Quel est le point commun entre une serrurière qui ne fait pas de clés, une astrophysicienne qui fait des recherches en biologie, une détective privée qui fait des prédictions et une mère qui rêve de l’Amérique avec sa fille transformée en araignée ? Volontairement ou non, ces femmes courent toutes après l’immortalité. Mais à quoi sert d’être immortel quand l’univers menace de s’effondrer ? Et jusqu’où peut-on aller pour sauver le monde ? Le salut de l’humanité pourrait-il venir d’une tueuse en série et d’une oie qui parle ?
La pièce de Leon Engler est une odyssée insolite et loufoque à travers la science, la mythologie et la philosophie qui traduit en filigrane la démesure humaine.
Où les dieux rampent comme des chiens est une tragi-comédie truculente où tous les repères sont brouillés. Sept personnages féminins hauts en couleur révèlent en creux l’obsession profondément humaine d’en finir avec la finitude et accélèrent paradoxalement leur propre fin. L’auteur brosse un portrait satirique de toutes les aspirations humaines actuelles, dans tout ce qu’elles ont de plus noble et de plus sombre, depuis Internet jusqu’à l’Amérique en passant par le solutionnisme technologique et la course à l’épanouissement personnel. Le récit insolite combine humour et suspense pour dessiner avec légèreté l’inéluctabilité de la condition humaine. La dimension fantastique et merveilleuse du récit prend des proportions grotesques et oscille entre parodie de polar et aventure burlesque, brouillant les pistes de l’interprétation : s’agit-il d’un questionnement philosophique ou d’une farce ? Le texte, découpé en « pièces de puzzle », est truffé de références littéraires, mythologiques, artistiques, scientifiques, psychologiques ou encore sociétales qui dessinent peu à peu une grande fresque sociale tandis que l’auteur joue allègrement avec la langue et ses variations pour cultiver cet humour décalé qui constitue la signature de cette pièce.