La scène se passe à Dublin dans une HLM d’un quartier « difficile ». Jérome, environ 40 ans, travaille avec dynamisme dans une agence de publicité. Il est marié à Penny, jolie jeune femme artiste à ses heures et présentement femme au foyer. Jérome a aussi une jeune maîtresse, Clara. Une nuit, Jérome se réveille, hurlant de douleur, les mains percées de deux énormes clous. A partir de ce moment tout bascule ; personne ne croit à cette histoire : on soupçonne la folie, ou, au mieux, une mystérieuse agression. Petit à petit la pièce s’enfonce à la fois dans une révélation des vérités cachées et dans le fantastique « mystique ». Jérome, incompris et sollicité en même temps de toutes parts, va connaître les pires difficultés. On exigera de lui guérison ou salut. Réaliste et visionnaire, mystique et hétérodoxe, foisonnante, baroque, cette œuvre apparaît comme un thriller moral où Jérome, presque battu à mort à la fin par de jeunes voyous, va, dépouillé de tout, quitter ses réussites illusoires afin de prendre seul un « nouveau départ sans masque ». Pour quelle destination ? Bolger ne le précise pas.
Pièce mêlant fantastique et réalisme, qui est aussi un regard critique lucide voire métaphysique sur l’Irlande du miracle économique. Pièce puissante et violente.