Écriture

  • Pays d'origine : Espagne - Catalogne
  • Titre original : Samurai
  • Date d'écriture : 2022
  • Date de traduction : 2024

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 16 scènes
  • Nombre de personnages :
    • 1 au total
    • 1 homme(s)
  • Durée approximative : 90 mn
  • Création :
    • Période : novembre 2022
    • Lieu : Sala La Mercantil de Balaguer
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Jorge est professeur de collège qui traine derrière lui un passé sombre. Il arrive dans un nouvel établissement pour un remplacement. Dès son arrivée, il ne fait aucun doute que sa manière d’enseigner est peu conventionnelle, ce qui va provoquer une série de dissensions avec l’équipe de direction du collège. Dans l’établissement l’ambiance est lourde, Jorge se débrouille pour que ses collègues finissent par s’interroger sur leur propre fonction et leur responsabilité vis à vis des enfants. L’ombre de son passé entache tout ce qui l’entoure et commence à se projeter de façon dangereuse sur l’un de ses élèves. Au milieu de tout cela, le collège implose : l’inimaginable se produit.

Regard du traducteur

Ce qui m’a plu quand j’ai lu Samouraï, c’est que l’auteur, Ferran, a décidé de ne pas prendre parti et il l’assume. Il se passe quelque chose d’atroce dans cette pièce, quelque chose qui aurait pu être évité ou pas, quelque chose dont on peut trouver le déclencheur ou pas. L’absence de manichéisme nous renvoie à ce qu’est la vie : quelque chose qui penche d’un côté, de l’autre, qui fait tout pour avancer vaille que vaille, nous égratignant au passage, laissant des traces douloureuses et indélébiles. Le passé de l’un peut-il ressurgir dans le présent de l’autre ? L’élève est-il le réceptacle des traumas du professeur ? On dit ici « l’élève » et le « professeur » mais c’est au fond l’enfant et l’adulte, plus généralement, dont il s’agit. Et la responsabilité de celui qui détient l’autorité face à l’acte commis ? De plus, l’auteur se permet de donner une vision du monde de l’éducation qui n’est pas idéalisée. Être professeur, être en charge de l’instruction des adolescents, notamment, n’est pas une mission aisée, se voir renvoyé constamment à sa propre jeunesse, à ses propres envies de liberté et de sauvagerie n’est pas facile quand on a vieilli et qu’il faut bien s’avouer que nos rêves sont derrière nous.

La pièce est construite comme un puzzle temporel, on peut s’y sentir perdu au début, mais peu à peu, tout s’imbrique : le présent, les différents passés. Cette construction peut rappeler la formation même des pensées dans nos esprits. Des va-et-vient incessants qui tournent dans nos têtes. 

J’en retiens une grande liberté de l’auteur dans le ton de son récit, des passages très poétiques qui se frottent à d’autres beaucoup plus crus. 

Samouraï est une pièce étonnante et grave.