La destinée du jeune Karl, fils de l’une des dernières ouvrières restées croyante, est le fil conducteur d’un récit qui se déroule alternativement sur la terre et au ciel. Saint Pierre veut faire de Karl un exemple qui ramènera le peuple vers la foi. Son ange gardien échouera pourtant à le sauver de tous ceux qui sur terre décident de son destin en suivant les principes capitalistes du profit plutôt que les commandements chrétiens : Karl périt dans le naufrage de son bateau. Au ciel, où règne délabrement et chaos, un tribunal doit décider qui est responsable de cet échec cuisant ; le paroxysme de la crise est atteint lorsque Pierre avoue que Dieu n'existe pas et n'a jamais existé.
TUTI - Traductions Universitaires de Théâtre International
Joëlle Chambon (dramaturge et maître de conférences en études théâtrales à l’Université Paul Valéry de Montpellier) et Myrto Gondicas (poète, traductrice et coordinatrice du comité grec de la MAV) sont à l’origine du projet TUTI qui permet de mettre en valeur des travaux de traduction effectués dans le cadre universitaire (souvent des mémoires de Master). Ces traductions ont été validées par les comités linguistiques de la MAV.
La pièce Si un ange veillait sur lui est pleine de puissance. Marquée par le style brechtien, elle montre l’indifférence du système capitaliste envers le peuple, et le caractère factice de l’espoir religieux. Steffin réussit à traiter ce sujet grave avec un comique inattendu, entre autres en situant une grande partie de l'histoire au ciel, où diverses luttes de pouvoir se déroulent dans une atmosphère de délabrement burlesque. Grâce à l’éducation, la science et la technologie modernes, les êtres humains peuvent devenir supérieurs aux anges, proclame l’épilogue. La tonalité didactique simplifie pour les enfants le message de la pièce, dont les thèmes socio-économiques et antireligieux pourraient apparaître trop complexes de nos jours. Comme Brecht le disait à Steffin, la pièce est intéressante pas seulement pour les enfants mais pour les adultes aussi. Elle le reste de nos jours, et mérite, 80 ans après sa composition, d'être connue, diffusée et mise en scène.