NATACHA vit chez LA VIEILLE et son chat MOURZIK, de nos jours, dans un appartement moderne, avec radio, frigo et salle de bain. LA VIEILLE est un peu sorcière, acariâtre et pourtant hospitalière. La nuit, elle reçoit la visite d'un lutin coquin, doux et roux. Le chat s'exprime souvent, mais non en paroles : en miaulements et cris divers. Il se montre fort sagace.
LA VIEILLE tient NATACHA par la menace et la farine : si elle est mécontente de NATACHA, elle en répand partout et à NATACHA de
Naturellement, l'essentiel n'est pas dans cette petite histoire à la fois cocasse et sadique, il faut rechercher les symboles
Récit absurde, fantastique, parfois terrifiant, c'est un conte de fées pour grandes personnes où ne manque aucun ingrédient du genre (voir Bruno Bettelheim) : les maléfices, l'enchanteur miraculeux et l'implantation dans un milieu quotidien, banal. On notera aussi le mythe psychanalytique du pain qui, au lieu d'être dangereux comme le résumé ci-contre pourrait le faire croire, est le symbole généreux, chaleureux du foyer, la douceur moelleuse, sensuelle de la pâte, la nourriture du corps par excellence. Psychanalytique aussi (puérile ?) la présence du lutin qui suscite les phantasmes érotiques de la VIEILLE et de NATACHA. Et puis, il y a aussi les rêves miniaturisés de cette dernière : que cherche-t-elle à réduire ? Une pièce singulière, insolite, qui souligne le talent très inattendu et largement reconnu par le public russe, de Nina SADOUR. Après des décennies de pièces traditionnalistes, c'est l'apparition d'un AUTRE THEATRE...