Dans une cuisine quelconque, le Mari et la Femme préparent leur petit déjeuner. Piki le canari vient de mourir sans pouvoir goûter à la liberté offerte. Mais sa mort n'est pas le seul sujet qui tracasse le vieux couple. A travers une série de sujets abordés dans leur conversation, leur vie passée défile, irrémédiablement ratée. Le décompte des minutes entretient le suspense, quelque chose se prépare. Quelque chose qui les amène à se poser des questions sur le sens de la vie.
Ce huis clos entre deux caricatures, une épouse maternante et sacrifiée, véritable entreprise de culpabilisation, et un époux veule, infantilisé et machiste, entretient une atmosphère déprimante. Leur dialogue de sourds qui tourne en rond devient rapidement exaspérant. Les deux personnages se témoignent un non respect profond, le mépris le plus total pour les désirs de l'autre, une malveillance systématique. Tout élan du cœur de l'un est tué dans l'œuf par l'autre. L'abîme qui sépare ces deux consciences étriquées est infranchissable. La pièce passe en revue tous les clichés collectifs slovènes. Le tout dans une écriture blanche et une grande économie de mots.