Yama-yama

de Shintarô Matsubara

Traduit du japonais par Corinne Atlan

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Japon
  • Titre original : Yama-yama
  • Date d'écriture : 2018
  • Date de traduction : 2020

La pièce

  • Genre : dystopie
  • Nombre d'actes et de scènes : 10 scènes
  • Décors : Aucune indication
  • Nombre de personnages :
    • 7 au total
    • 5 homme(s)
    • 2 femme(s)
    • l’un des personnages masculins est un robot
  • Durée approximative : 90 mn
  • Création :
    • Période : juin 2018
    • Lieu : KAAT (Kanagawa Arts Theatre), Kanagawa, Japon
  • Domaine : protégé (© Matsubara Shuntarô)

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

La révolte gronde au sein d’une famille revenue vivre au pied de la zone interdite de Yama-yama, montagne autrefois réputée pour sa beauté et aujourd’hui dédoublée par une autre « montagne », un énorme tas de déchets polluants. Le mari travaille chaque jour à décontaminer les lieux, en compagnie d’un robot et d’un travailleur immigré, sous les ordres d’un employé de la Compagnie qui gère le site. L’employé est amoureux de la fille de la famille, une lycéenne qui rêve de vivre en Amérique. Le fils rebelle, qui avait quitté les lieux bien avant la catastrophe, revient sans crier gare, la mère démolit la maison pour pouvoir la reconstruire et repartir à zéro, l’ouvrier et le robot tentent d’échapper à leur aliénation. Tandis que tous oscillent entre soumission, révolte, désespoir et désir de fuite, les plus jeunes - le fils et la fille - décideront, l’une de partir définitivement, l’autre de rester pour prendre sa vie en main et assumer ses responsabilités. Au fil de scènes tragi-comiques, marquées par une ambiance de folie générale, qui font souvent référence à En attendant Godot, se dessine la réalité ubuesque du Japon d’aujourd’hui.

Regard du traducteur

Yama yama tente de répondre à la question qui taraude les créateurs japonais : comment parler de la catastrophe - toujours en cours - de Fukushima ? Impossible autrement que de manière métaphorique, affirme Matsubara. La censure est désormais puissante au point d’être intégrée à la conscience même des Japonais, d’où le vague sentiment d’inquiétude qui imprègne l’ensemble de cette pièce très politique, empreinte d’un humour absurde et décapant évoquant aussi bien l’univers de Beckett et de Minoru Betsuyaku (le Ionesco japonais) que les pièces d’Elfriede Jelinek. 

Au Japon, la critique a comparé Yama-yama, pour son impact et l’originalité de son style, à Cinq jours en mars de Toshiki Okada (qui fit sensation dans le Japon du début des années 2000 avec sa description d’une jeunesse perdue et sans emploi fixe). Texte révélateur de la réalité du Japon d’aujourd’hui, Yama-yama parle aussi, clairement, de notre monde en proie à la catastrophe.