« C’est la musique de Chopin qui est la véritable héroïne de la pièce Un été à Nohant », écrivit Henryk Bereza dans son essaie « L’écriture dramatique de Jarosław Iwaszkiewicz » (1956).
Une histoire d’amour touche à sa fin. Celle d’un grand compositeur polonais Frédéric Chopin et de George Sand. Une musique se glisse dans l’action de la pièce, c’est la Sonate en si-mineur sur laquelle travaille Chopin, déjà très malade (il mourra le 17 octobre 1849 à l’âge de 39 ans, probablement de tuberculose ou de mucoviscidose). La grande romancière passe l’été dans sa propriété à Nohant en compagnie de ses enfants, Solange et Maurice, et de Chopin, qu’elle considère comme son troisième enfant. Tous les quatre sont accompagnés d’amis, protégés ou pique-assiettes sous la coupe de la maitresse de maison, un brin despotique. L’atmosphère est chargée d’érotisme. Le temps s’écoule paresseusement sur des histoires d’amour, vraies ou fausses. Le rustre Clésinger, l’ex-amant de maman, tourne autour de Solange, sa fille. George Sand a prévu de régler les vieilles histoires en les mariant. Maurice, son fils, voudrait se débarrasser de « cet intrus » de Chopin pour rester seul maître à bord. Habituée à mener le jeu, George Sand ne voit pas que c’est justement Chopin, même affaibli et totalement déconnecté de la réalité, qui attire tout ce monde à sa maison. Quand après une dispute George Sand prend la partie de Maurice, Chopin décide de rentrer à Paris. Cette décision fait éclater le cocon familial.
Au moment du départ, Chopin s’assied au piano et se met à jouer le morceau qu’il vient de trouver et qui complète sa composition. Tous se taisent et se soumettent, qu’ils soient ses amis ou ennemis, au charme envoûtant de cette musique.