Écriture

  • Pays d'origine : Australie
  • Titre original : Wittenoom
  • Date d'écriture : 2022
  • Date de traduction : 2025

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 1
  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : 60 mn
  • Domaine : protégé

Édition

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Résumé

À travers le parcours de deux femmes, une mère et sa fille, la pièce nous parle du scandale sanitaire qui aboutit à la fermeture de la ville minière de Wittenoom, en Australie occidentale. La pièce se déroule sur 30 ans, le récit entrecroisant les souvenirs des deux femmes, depuis les années 60 jusqu’aux années 90. Dans les années 1990, Dot, la mère, est en train de mourir d’une forme rare et extrêmement virulente de cancer du poumon dû à la crocidolite ou amiante bleue. Il lui reste quelques jours, ou quelques heures, à vivre. Sa fille Pearl est à son chevet. Ensemble, elles se remémorent l’époque glorieuse (dans les années 60) où les paysages époustouflants du Pilbara et sa communauté soudée offraient le cadre d’un mode de vie idyllique et, surtout, où l’exploitation de l’amiante était un gagne-pain inespéré pour tous, malgré des conditions de travail désastreuses. Au milieu des fêtes et de l’activité industrielle, les premiers signes de la maladie se déclarent chez les mineurs venus de tous les pays du monde. Il faut du temps pour que les résultats des enquêtes médicales remontent jusqu’au sommet, pour que les patrons de la mine soient contraints de reconnaître la situation, alors que les travailleurs eux-mêmes refusent d’accepter la réalité pour pouvoir continuer à toucher leur salaire.
Dot, qui n’a jamais voulu dire à Pearl qui était son père et qui tient à sa liberté, profite de chaque instant et croque la vie à pleine dents. En pleine adolescence, Pearl essaie de savoir à quoi elle aspire et si elle pourrait construire un avenir ailleurs. Après avoir vu trop de vies détruites, elle se décide à quitter ce pays de mort, mais comprend que la maladie la suivra partout.

Regard du traducteur

L’autrice tisse magnifiquement la « petite histoire » –l’histoire personnelle de Dot et de Pearl –, et la « grande histoire » – les ravages de l’industrie minière, les conditions de travail des ouvriers, les responsabilités des décideurs, la catastrophe sanitaire, autant de sujets qui résonnent aussi fortement aujourd’hui qu’à l’époque. Elle entremêle habilement passé et présent, moments de joie pure et moments de souffrance, dans un texte qui donne surtout envie de vivre.

La langue de Butler se situe dans un entre-deux lyrique et trivial, concret et imagé, avec une grande économie de moyens et une musicalité discrète, élégante. Ses pièces, écrites dans une langue rugueuse et sonore, sont à la fois des tranches de vie et des fables universelles sur notre condition humaine. Car malgré la catastrophe et la mort omniprésente, les deux femmes restent jusqu’au bout avides de vivre, pleines de désir, de rêves, d’espoir. À travers elles, Butler décrit le combat de tout un chacun pour trouver la joie et célèbre cette énergie vitale qui nous rend capables de tout surmonter.

Le titre, Wittenoom, fait référence à la ville australienne de Wittenoom, qui fut effectivement l’une des principales cités minières de l’amiante bleue, aujourd’hui désertée et connue pour être « le plus grand site contaminé de l’hémisphère Sud ». En 2023, le gouvernement australien a entrepris la destruction des deniers bâtiments existants et le nom de la ville a été littéralement rayé des cartes.