Quatre acteurs-auteurs s’interrogent sur la notion de culpabilité et sur le pardon, sur les moments de la vie dans lesquels la culpabilité apparaît et pourquoi. Ils s’inspirent de Peter Handke et prennent son texte Auto-Accusation comme point de départ à leur discussion. Ils nous partagent leur interprétation de ce texte. Ils se lancent librement dans des associations d’idées et des récits personnels provoqués par cette lecture. Le texte oscille donc en permanence entre l'anecdote personnelle et le questionnement philosophique à portée universelle, entre un registre très oral et une écriture très littéraire et stylisée. Le tout avec beaucoup d’humour et d'autodérision.
Cette pièce se situe explicitement dans la lignée de Peter Handke mais s’empare de ce matériau et des questionnements méta-théâtraux qui l’accompagnent sans pour autant devenir didactique, ni historique, ni trop sérieuse. Elle oscille subtilement entre différents registres : on y trouve des débats philosophiques sur la culpabilité et le pardon, parsemés d’anecdotes autobiographiques et de récits personnels, on y discute de la place du théâtre dans la société... Dans le contexte d’attentats terroristes, la culpabilité et le pardon apparaissent comme des notions d’une actualité brûlante et à portée politique.
Caractéristique non négligeable : cette pièce est issue d’une écriture de plateau et d’un travail collectif, ce qui se ressent dans le texte final. Celui-ci est nourri d’un esprit ludique et conserve une dimension orale, spontanée, malléable et flexible. Il laisse en effet une grande part de liberté aux acteurs et metteurs en scène qui voudraient s’en emparer. Les didascalies permettent de modifier l’ordre de certaines parties, d’ajouter ou de modifier certains passages. Nous avons pris le parti de conserver cette dimension dans la version française du texte et laissons également ouverte la possibilité de transposer les noms propres et le nom du collectif dans les passages où ils sont nommés.