Al-Jilali, alias Gillo, est sur le point d’être expulsé de la Belgique vers son Maroc natal. Jeté dans un avion, sous la bonne « escorte » de deux anges gardiens en képi, il nous livre, dans un monologue poignant, des souvenirs d’enfance et le récit de sa vie en Europe. Au gré des tableaux qui se succèdent, il nous embarque dans une odyssée riche en rebondissements, dite sur un ton mêlant à la fois légèreté et gravité, sans la moindre once de misérabilisme ni de manichéisme. Car il s’agit avant tout d’un acte cathartique, salutaire. Gillo n’évoque en effet ses démons que pour s’en affranchir. De sa vie de sans papier et de petit voleur, de son asservissement à Bruxelles par son oncle et l’épouse de ce dernier, de sa grande déception amoureuse, bref de toutes ses épreuves, il n’en sort enfin que plus lucide et plus libre.