Pour son exposé sur la mort, Wolf, le garçon d'en face, vient poser sept questions à Mara et Evi. Mais les filles n'ont pas envie de voir le fragile équilibre de la maison perturbé par cet intrus trop curieux. Elles ont bien assez à faire avec leur mère, couchée depuis onze mois, depuis le jour où leur père est mort brutalement dans un accident de voiture. Pourtant, petit à petit, grâce à sa sincérité et à sa prévenance, Wolf réussira à se rapprocher des deux sœurs, et même de la mère, accélérant ainsi le processus de deuil.
Chiot de garde est un joyau désarmant qui parle du deuil. Désarmant car la pièce s'adresse à un public à partir de 9 ans. Avec un langage très simple, Wittenbols parvient à décrire une situation émotionnellement complexe. L'emploi d'une langue sobre mais dynamique et d'éléments ludiques et pédagogiques sur le monde de l'enfance offre un texte soigneusement construit et d'une grande clarté. La pièce aborde le thème du deuil avec la réserve et le recul que peuvent parfois avoir les enfants lorsqu'ils sont confrontés à des sentiments troublants, et parle de la place qu'on peut donner à la mort dans une famille. En inversant les rôles – ici, ce sont les enfants qui s'occupent de leur mère après la mort de leur père – la pièce aborde également l'incapacité d'un parent à distinguer, parfois, son propre intérêt de celui de ses enfants. Par le biais d'une narration fine et intègre, pleine de tendresse et de réconfort, Chiot de garde parle, avec drôlerie et suspense, de la souffrance humaine et de la façon de la dépasser.