Dana, chercheuse berlinoise sur la Dynamique du Client (théorie sur les relations clients-entreprise), passe une folle nuit d’amour avec Jarron, rencontré dans un bar, qui, au réveil, prétend la payer. Blessée d’être prise pour une prostituée et de s’être trompée sur ce qu’elle pensait être un coup de foudre mutuel, elle refuse. Non-transaction originelle qui deviendra un enjeu tout au long de la pièce. L’homme se présente alors comme un diable mais aussi comme travaillant pour l’ONU. Il ira (apparemment) jusqu’à orchestrer l’effondrement social et économique de l’Europe pour punir Dana de l’avoir déstabilisé.
Une pièce écrite il y a 3 ans qui traitait déjà (de façon visionnaire ?) de l’effondrement de la zone Euro et de la fermeture des frontières, sauf qu’ici, ce sont les Européen·nes qui ne peuvent plus sortir pour aller en Afrique. Dana passe progressivement d’une situation confortable où tous les choix lui sont permis, y compris ses choix amoureux, à une situation désespérée où tout lui devient imposé, y compris des relations sexuelles non-désirées et un voyage en bateau qui pourrait être sa fin. Ce classique renversement de situations permet à l’autrice d’écrire une pièce coup de poing qui ravive notre intérêt parfois flottant et aléatoire pour les réfugié·es. Et si cela se passait chez nous ? À quel diable vendons-nous notre âme ?