Une jeune femme belge se radicalise et part faire le Djihad, son père et sa grand-mère la cherchent désespérément et veulent de ses nouvelles. Ils rencontrent alors un homme d’affaires opportuniste qui a profité de la conjoncture pour monter Djihad Voyages, une agence de voyage pour personnes radicalisées souhaitant faire la guerre sainte. C’est lui qui a permis à Cerise, la jeune fille en question, de partir. On apprend au fur et à mesure qu’elle est partie avec son mari El Belgici, devenu martyr mort pour la cause. À travers les dialogues, de nombreux thèmes, souvenirs, des traumatismes enfouis sur plusieurs générations remontent à la surface. Les personnages se débattent face à leur impuissance et leur incompréhension, face à la complexité du monde et à l’injustice omniprésente, et face au poids des plaies transmises à travers le temps.
Pièce intelligente, troublante, percutante. On ne cherche pas à pointer du doigt les terroristes / djihadistes, mais on se situe à l’endroit de l’impuissance et du trouble. L’auteur adopte notamment le point de vue de ceux et celles qui restent derrière, les familles, qui ne comprennent pas. La pièce tente aussi de donner quelques clés sur les motivations plus profondes des gens qui décident de partir faire la guerre sainte : une quête de sens, un besoin d’appartenance et de reconnaissance, ainsi qu’une façon de gérer les traumatismes et de réagir à la sensation d’être incompris et rejeté par la société.