Devid tente de survivre au récent décès de sa femme Meryl, le spectateur l'apprend à l'issue de la scène 1 après que les deux personnages aient largement dialogué.
Un groupe d'amis (Teddy, Frenk, Sally, Betty, Maximilian, Lama John qui évoluent différemment entre cocaïne, alcool et new-age) se mobilise pour le soutenir dans l'épreuve qu'il traverse.
Quelques jours avant sa mort, Meryl a contractuellement engagé Elizabeth pour qu'elle aide intimement Devid à faire son deuil, devoir dont elle s'acquitte consciencieusement.
Tels sont les prémisses narratifs de Dreamworks qu'Ivan Viripaev met en orbite afin d'ouvrir un thème qu'il questionne de manière récurrente : en quoi consiste « l'amour véritable » ?
On notera d'abord le nombre important de personnages, le fait qu'ils soient dotés de noms à consonnance ouest-européenne et de profils sociologiques établis ; le découpage en scènes, les mises en situation qui s'appuient sur décors et accessoires ; la prédominance du dialogue sur le monologue. Autant de particularités qui, à la différence d'une bonne part du corpus dramatique d'Ivan Viripaev, semblent ancrer la pièce dans un genre commun qu'on pourrait qualifier de « comédie dramatique bourgeoise ».
C'est au sein de ce code dramaturgique que l'auteur inscrit l'originalité de son écriture, à la fois claire et confuse, en construction et dissolution, en situation et en débordement.
La gageure pour les traducteurs est de préserver la légèreté d'un état de suspension où les choses ne restent jamais longtemps là où l'auteur les pose, soumises à un jeu agréable et subtil d'approche et d'éloignement afin qu'il ouvre, c'est le vœu de l'auteur, à chaque spectateur la liberté d'agglomérer les suggestions en une œuvre qui lui soit sienne, agréable et utile.