Dans Épilons vers l’Ouest - (une histoire poilue en deux actes et quatre saisons), Daniela Popescu, une esthéticienne roumaine, arrive aux Etats-Unis afin de devenir la femme de Charlie Aronson, un ingénieur informatique à la sexualité refoulée. Alors que Daniela tente de s’adapter à sa nouvelle vie de femme au foyer dans le pays de toutes les envies, Elena et Nicolae Ceausescu, l’ancien couple-dictateur de
Épilons l'Ouest est une pièce intrigante et spectaculaire. Un exercice d'exorcisme et un message d'espoir, une pièce sur une époque dans laquelle Nicolae et Elena Ceausescu apparaissent dans un duo de couple assoiffé de sang, un couple de vautours “veillant” maléfiquement sur leurs enfants, notamment sur Daniela – une femme pleine de ressource et lumineuse. Une pièce pour huit personnages, dont certains rôles secondaires (notamment Marcella, la mère de Daniela ou Elvis, son frère) n'ont pas à pâlir vis à vis des premiers rôles car leurs caractères sont brossés avec tout autant de finesse.
Épilons l'Ouest est une constatation et une incision douce amère au cœur d’un phénomène, l'immigration. Le passé et le présent se combinent dans cette pièce qui respecte la recette d’une construction centrée autour d’un seul personnage. Bien au-delà des clichés qu'elle présente - immigrante pauvre soumise aux perversions sexuelles de son compagnon, dictateurs issus du pays de Dracula, artiste américaine féministe et homosexuelle - la pièce séduit le public par son humour et les questions métaphysiques qu’elle suggère. En effet, ce qui reste vraiment de cette pièce n'est pas sa narration stricto-réaliste mais les moments supra-réalistes : les cauchemars de la jeune femme, dans lesquels le couple Ceausescu la vampirise et ses rencontres avec Uros, un mendiant bizarre qui rêve de partir sur les traces de Ghilgamesh.