Les quatre personnages assistent à des cours de danses de salon, offerts par l’entreprise pour laquelle ils travaillent. Car leur entreprise est une grande famille, qui fait danser ses pantins pour mieux les garder unis. Les liens entre eux se font et se défont, à travers les rythmes des différentes musiques dansées. Chachacha, boléro, mambo, pasodoble, tango, foxtrot et la valse Fascination, qui donne son titre à la pièce. Le temps de l’action est le tempo des morceaux, le temps de la mémoire se joue entre les personnages.
Emportés dans le rythme fringuant des danses, la séduction opère. Cependant sous la légèreté des mouvements, se cachent les figures imposées. Oui, l’entreprise offre des cours de danse, de détente. Mais si elle ne le faisait que dans le but de garder ses employés sous son emprise ? Pour interférer dans les relations humaines, dévoiler les comportements, démasquer des attitudes qui iraient à l’encontre de sa politique… Helena Tornero travaille ici sur la mémoire, sur les traces du passé sur le présent. Bien sûr, on pense à une Espagne postfranquiste, mais pas seulement : adhérer ou non à l’esprit de l’entreprise, de la « famille », du système, est une question qui se pose à tous, aujourd’hui.
La pièce se décompose en tableaux. Chacun d’eux correspond à une musique particulière et est divisé selon le nombre de mouvements musicaux qui le composent. Ainsi le rythme général nous entraîne dans une sorte de tourbillon, dans lequel des émotions mêlées nous traversent.
Le texte a reçu le Prix Lope de Vega décerné par la ville de Madrid, en 2015.