Charles Darwin quitte les Galàpagos avec à son bord un passager clandestin : Harriet, la tortue. En 2008, Harriet n’a guère que deux cents ans. Elle est passablement humaine, plutôt femme, elle a des amours bien à elle, de guerre et d’après-guerre. Elle parle, bien entendu ! Car elle a « évolué ». Elle représente donc une mine historique pour Le Professeur, une archive médicale précieuse pour Le Docteur, elle est une « bête de scène » pour Betty - femme du professeur. Elle nous livre des scoops sur Staline, Hitler, Marx and co. Ayant connu 11 papes et survécu à 35 présidents des États-Unis son point de vue est unique. Elle a lu le monde à ras de terre. L’Histoire est convoquée. Cependant qu’au présent de l’action dramatique, l’héroïne effectue devant nous un parcours du combattant cruel, livrée à ses prédateurs des temps modernes. La pièce dit aussi comment notre monde utilise un être, avant de le jeter… Ou pas.
Regard du traducteur
Une pièce méditation, une pièce promenade (c’est à hauteur d’homme, Mayorga nous tient un langage clair) en compagnie d’une « figure » inoubliable. L’auteur dit d’elle : « Harriet, c’est notre grand-mère des Galàpagos ». Comédie, émotion, intelligence.