Saado et Radif, les deux personnages de la pièce, vivent en colocation. Sont-ils frères ou proches ? Amis (ou non) ? La même personne ? Qui sait ? Cette pièce se déroule dans la cuisine de leur appartement. Élément fondamental de la construction du suspens, Saado s’allume une cigarette et sirote son verre de maté. Plusieurs dialogues participent aussi à cette intrigue. Ils traitent de l’amour, l’art, la peur, l’identité, la possibilité ; tous ces sujets sans intérêts dont nous discutons au quotidien. Sophocle en personne apparaît dans la pièce ; le Président de la Commission européenne également. Qui d’autre encore ? Nous n’en dirons pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir. Extraits de critiques parues au sujet du texte :
- « C’est ce que j’ai lu de plus beau ces vingt dernières années. » (Mère de l’auteur - La Dépêche du logis)
- « Si les théâtres ne produisent pas sur leurs planches un tel texte, je recommencerai à boire. » (Oncle de l’auteur - Le Magazine du bar de la culture)
Le Lâche est un huis clos dans lequel le personnage de l’auteur semble discuter avec un soi personnifié sur scène. Sans préciser de lieu, l’intrigue se déroule dans un présent étrange et étranger qu’entoure un passé syrien. Le personnage-auteur est bloqué dans l’écriture d’une pièce, il plonge dans un discours absurde. Cette écriture burlesque rend compte d’un état d’esprit général, d’un mal-être. Chaque mot, chaque phrase est irriguée par une quantité impressionnante de références linguistiques et culturelles à la fois propres à la société syrienne, mais aussi à une culture mondiale que l’auteur s’amuse à jeter en pâture au lecteur. C’est au final une discussion sur sa place en tant qu’artiste que l’auteur semble nous proposer. Non pas dans une interrogation centrée sur la géographie ou l’identité, mais dans un monologue strictement personnel dont nous sommes uniquement les spectateurs. L’auteur ne cherche pas à répondre à cette question existentielle, il nous prouve au contraire toute son absurdité.