Tim, un jeune médecin, passe quelques mois au Centre Espoir en Afrique où il exerce son métier dans des conditions extrêmement difficiles. Le directeur du centre, un vieux médecin belge, cherche un successeur. Il propose à Tim de prendre sa place. Tim lui promet d’y réfléchir.
Au cours d’un accident de l’avion (et alors que celui-ci est en train de chuter) qui doit ramener Tim en Europe, Tim fait le vœu, s’il survit à l’accident, de retourner travailler en Afrique pour le reste de sa vie. L’avion amerrit. Tim se trouve parmi les survivants.
Retourné sain et sauf chez lui, Tim hésite entre son désir d’y rester et sa conscience qui lui dit d’agir selon son vœu. Tout son entourage essaie de le convaincre que ce vœu fait dans une situation extrême n’a pas de valeur contraignante. Ses parents le supplient, ses amis discutent, sa fiancée enceinte refuse d’aller vivre avec lui en Afrique.
Quelques mois plus tard, Tim est de retour au Centre Espoir où il apprend la naissance de son fils.
Si je survis… est d’une brûlante actualité : elle confronte la pauvreté, les maladies endémiques d’Afrique avec l’opulence de la vie européenne. Le sujet, pourtant, en est profondément inactuel. Il s'agit d'un vœu prononcé sans croyance religieuse précise par un jeune médecin pendant un accident d'avion. La tension entre actualité et permanence est ici portée à son comble.
Des dix-huit scènes qui constituent la pièce, treize sont des sortes de récits non attribués à des personnages et que les comédiens sont censés se partager. La particularité de ces récits vient du fait qu’ils sont parfois à la troisième personne, parfois à la deuxième, comme si le texte était adressé directement à Tim (ou à sa fiancée, dans la 3e scène), peut-être même sa voix intérieure. Les cinq autres scènes sont des dialogues au sens classique du terme où on assiste chaque fois à une conversation entre Tim et une personne qui lui est chère : son meilleur ami, une amie, sa mère, son père, sa fiancée Sara. Ces dialogues sont remarquablement bien menés, de façon quasi cinématographique. L’ensemble donc, bien qu’extrêmement construit, laisse aux interprètes tout un espace d’interprétation qui va bien au-delà de ce que nous pouvons connaître habituellement dans l’écriture dramatique. La pièce devrait intéresser les jeunes équipes à la recherche de formes nouvelles dans lesquelles s'investir autrement que dans la simple "interprétation".