Les malades

de Antonio Alámo

Traduit de l'espagnol par Cristina Vinuesa

Écriture

  • Pays d'origine : Espagne
  • Titre original : Los enfermos
  • Date d'écriture : 1996
  • Date de traduction : 2001

La pièce

  • Genre : Comédie
  • Nombre d'actes et de scènes : Note préliminaire de l'auteur, Acte I (scène unique) – Acte II (scène unique) – Acte III (3 scènes)
  • Décors : Acte I : neuf mètres sous terre dans le refuge de la chancellerie du troisième Reich, une pièce froide et incommode comportant quelques meubles et un bureau. Acte II : une table où on devine les restes d'un dîner copieux et une carte de l'Europe centrale dépliée. Acte III : Le spacieux salon de la Dacha. Ce salon fait office de salon, salle à manger, bureau et chambre à coucher. Son style est sobre. On remarque un canapé qui se transforme en lit ; plusieurs téléphones, une grande table couverte de papiers, de livres, de journaux et un énorme tourne-disque. Face à la cheminée, un tapis oriental, une commode remplie de médicaments et un portrait de Lénine dont le visage exprime l'indifférence la plus absolue
  • Nombre de personnages :
    • 10 au total
    • 9 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 1 h 30
  • Création :
    • Période : 1999
    • Lieu : Théâtre La Abadia, Madrid
  • Domaine : protégé

Édition

Résumé

Les malades est une pièce sur l'héritage politique du XXè siècle. La pièce diagnostique les conséquences de la Seconde Guerre mondiale et nous confronte, non sans humour, à l'intimité sordide et dévastée de trois figures mythiques Hitler, Churchill et Staline. La première scène se situe dans le bunker de Hitler qui, en compagnie d'Eva Braun, décide de se suicider. Dans son délire paranoïaque, il s'en prend à tous ceux qui ne lui ont pas fait confiance. Quelques mois après, Churchill et Staline se retrouvent dans le quartier général russe de Potsdam. La discussion tourne autour du cadavre de Hitler. Churchill veut la preuve de la mort d'Hitler… Staline garde la main mise sur le cadavre d'Hitler.

Regard du traducteur

Ces situations surréalistes et drôles mettent l'accent sur la folie des "malades" qui, par leurs décisions, font basculer le monde. Cette réflexion sur le passé interroge notre société actuelle et ses contradictions. Cette pièce apporte une critique très juste et réaliste sur le pouvoir et les hommes d'Etat, la manipulation inconsciente subie par la société. Cette pièce, Les malades est une réflexion grinçante sur le jeu politique et ses erreurs. La question que pose néanmoins cette pièce est la suivante : les erreurs commises dans le passé n'étaient-elles peut-être pas finalement voulues et provoquées ? Ces questions restent plus que jamais d'actualité. Je citerai pour mieux saisir cette pensée, la réflexion de Staline à la fin du deuxième acte : "Le doute est important, Monsieur Churchill. Le doute engendre l'insécurité et les gens ont besoin de cette insécurité pour avoir besoin de nous. Aucun Etat ne peut se maintenir s'il ne flotte dans l'air la menace du chaos. Nos gouvernements ont besoin d'ennemis […]"