Écriture

  • Pays d'origine : Belgique
  • Titre original : Rudy !
  • Date d'écriture : 2014
  • Date de traduction : 2020

La pièce

  • Genre : monologue musical, existentiel et introspectif ; drame contemporain
  • Nombre d'actes et de scènes : 1
  • Décors : Un grillage souple fait de cordes // non-défini
  • Nombre de personnages :
    • 1 au total
    • 1 homme(s)
  • Création :
    • Période : 2014
    • Lieu : De Kolonie MT, Anvers
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Mary ! c’est la rhétorique en direct d’un comédien stand-up qui sait écouter, car il est aussi psychiatre de profession. Il nous apprend que nos pulsions donnent forme à la réalité. Il dévoile au fil de ses phrases percutantes les mécanismes de la passion (en particulier érotique et/ou amoureuse), en prenant sa propre histoire comme objet d’étude. Il nous raconte deux histoires d’amour mêlées, les deux femmes de sa vie entre lesquelles il s’est trouvé déchiré, jusqu’au dénouement tragique. Mais malgré sa finesse analytique et son expérience professionnelle, ce personnage solitaire se révèle être victime de ses pulsions, autant que n’importe qui dans la salle. Un sentiment de solidarité se met ainsi à circuler entre l’acteur et son public (lecteur ou spectateur) ; on peut se reconnaître dans les questions existentielles posées par ce portrait de l’homme occidental. La science et la philosophie peuvent apporter des appuis et des éléments de réponse, mais l’amour et la mort restent les grands mystères qui nous propulsent de l’abîme passionnel vers le retrait spirituel. Mary ! trouve les mots pour le dire et c’est un réconfort, une catharsis.

Regard du traducteur

Peter de Graef a dit qu’il aurait aimé écrire des romans, mais malgré lui son écriture devient à chaque fois théâtrale. Et c’est là sa force : on se situe dans un entre-deux des genres, où la prose romanesque, l’essai analytique et la portée théâtrale se renforcent mutuellement. Il y a quelque chose d’incontournable dans cette écriture, une dimension parfaitement authentique dans l’énonciation de ce drame contemporain. Ce qui nous fascine est ce point d’équilibre mouvant où le récit intime s’enrichit de procédés de distanciation théâtraux. Le texte devient alors une arme, un combat, à la vie à la mort. Ce texte est la bataille d’un homme qui tente de trouver les mots pour dire l’indicible, pour comprendre l’incompréhensible, pour survivre et pour s’accepter face à l’insurmontable. Ce texte parvient à dévoiler avec finesse les mécanismes de la passion et à disséquer un personnage sans basculer dans les écueils du pathos ni de la morale. Ce faisant, il nous parle aussi de la force des mots.