Risorgimento Pop a été écrit dans la perspective du cent-cinquantième anniversaire de l'Unité italienne, en 2011. Timpano et Andreoli entreprennent de faire le récit le plus bref possible du Risorgimento, mais se perdent dans les querelles, les points obscurs, et l'image résolument mortifère de l'Italie politique aujourd'hui - d'autant plus présente qu'elle n'est jamais explicitement évoquée. Parti de l'expérience du théâtre-récit -les noms de Mario Perrotta ou de Marco Paolini sont explicitement cités - , ce texte s'en détache par la présence de deux narrateurs qui revêtent, fût-ce sur un ton parodique, de nombreuses identités. L'influence futuriste, très claire dans d'autres textes de Daniele Timpano, se traduit par l'intrusion de brusques ruptures du niveau de langue, les collages et l'identification du passé à la mort, une vision désenchantée et chaotique du réel -ainsi des interversions répétées des biographies de Giuseppe Garibaldi et Britney Spears.
Derrière la pochade, la question de l'impossible Unité italienne est posée dans ce texte qui doit être considéré comme un matériau par quiconque souhaiterait le monter en France. Certains détails vaudraient d'être explicités dans ce contexte, quand d'autres devront être écartés. Il n'en reste pas moins que cette plongée irrévérencieuse dans une autre identité nationale nous en dit beaucoup en regard sur la nôtre et sur d'autres manières de l'interroger.