Ça gronde. De plus en plus fort. C’est la crise ? Ou un jeu ?
Deux fils narratifs traversent ce texte : un soldat tue un enfant qu’il avait pris pour un terroriste et doit faire face à la mère de l’enfant ; une vieille dame traumatisée par la guerre s’enferme dans sa maison et meurt dans un accident grotesque. Les grondements de la guerre, réelle comme virtuelle, s’entremêlent de façon inextricable et font irruption dans la vie de gens incapables de réagir, formatés par les réseaux sociaux, qui ne trouvent pas d’autre réaction que de poster des photos de cadavres. Ou bien est-ce un jeu ? Un entrainement virtuel ? Assiste-t-on à la guerre ou y participe-t-on ?
Trembler est un oratorio à plusieurs voix, poétique et cru, un texte fleuve composé de courtes répliques qui se font l’expression d’un malaise profond dans le monde d’aujourd’hui. Trembler évoque le grondement ou tremblement menaçant de notre présent, où se mêlent slogans publicitaires, jeux vidéo, nostalgie des années 80, images de guerres et évocation de massacres.
L’auteur nomme le chœur qui s’exprime par « Nous. Qu’importe qui et combien nous sommes ». Le texte joue donc de notre incapacité à faire face au monde, à prendre position, à quitter nos terrains de jeu virtuels, devenus refuges face à ce que nous ne comprenons plus, et s’achève pourtant sur une note d’espoir.