Haner, jeune étudiante française, décide de partir en Syrie. Un an plus tard, un attentat a lieu à Paris. L'identité de la terroriste reste inconnue, mais pour son père, sa mère, son amoureux et sa camarade d'université, la question est posée. Qu'est-ce qui a poussé cette jeune intellectuelle passionnée par la mythologie et les récits de L'Iliade à cet « engagement » meurtrier et suicidaire ? Dans son enquête, l'auteure intervient comme personnage à part entière, posant les questions allant du passé au présent, entre le temps où Haner était là et celui où elle a disparu, à la recherche de la vérité. L'explication sera-t-elle politique, religieuse, sociologique ou philosophique ?
On retrouve dans cette pièce quelques-unes des obsessions de Francesca Garolla : l'intervention de références mythologiques dans une histoire contemporaine, la figure sacrificielle, le choix comme protagoniste de la pièce d'un personnage mort et la coexistence de deux temporalités bien distinctes. L'écriture délicate et rythmée atteint ici à son point de maturation. L'interrogation portée sur cette figure de terroriste fictionnelle, dont l'univers est proche de l'auteure qui nous amène ainsi à nous identifier avec l'inqualifiable, n'est pas sans générer un malaise, eu égard à la conclusion donnée. Au metteur en scène d'en faire une lecture subtile, qui n'aille pas vers une provocation facile et sans issue.