Treize personnages se réunissent pour un dîner apparemment banal. À travers les répliques saccadées et parfois elliptiques, ils laissent entrevoir leurs désillusions, leurs échecs, leurs angoisses. Et c'est à ce moment là qu'Elias, le personnage qui a organisé la soirée, annonce à ses invités qu'il a décidé de se suicider.
Pedro Eiras fait partie d'une nouvelle génération d'auteurs nés aux alentours de 1974 et de la Révolution des åillets. Il porte un regard non complaisant sur le monde contemporain (la vie quotidienne, la société portugaise, la jeunesse, la guerre) par le biais de formes expérimentales. Aussi, tant par la forme que par le langage, Pedro Eiras et les auteurs de sa génération sont en train d'opérer une profonde mutation dans l'écriture dramatique portugaise.
Dans une ambiance kitsch et bourgeoise, cette pièce parle des échecs, des angoisses et surtout de la fragilité de trois générations. L'intertexte biblique convoque un univers symbolique qui est constamment déconstruit. C'est peut-être l'envie "d'aller plus loin" qui conduit Elias à organiser cette soirée semblable à la Cène du Christ où il annonce à ses invités qu'il a décidé de se suicider.