Le Comité bulgare compte parmi les premiers comités linguistiques de la Maison Antoine Vitez. Son apparition est due en grande partie à Marianne Clévy. Celle-ci est à l’origine de nombreux projets liés au théâtre bulgare, parmi lesquels le plus significatif est probablement la traduction de la pièce pour enfants Plouf ! de Valery Petrov. La pièce est traduite en 1998 dans le cadre de la Coupe du monde du théâtre, accueillie par le théâtre de Saint-Denis où elle est lue pour la première fois. Stanislas Nordey et Valerie Lang y invitent son auteur Valéry Petrov. Par la suite la pièce est lue dans beaucoup de théâtres français et continue à susciter de l’intérêt.
Le Comité bulgare doit beaucoup aussi à Nikolay Yordanov, critique de théâtre à Sofia, dont les choix artistiques s’avèrent infaillibles. Sur son conseil le comité fait une demande de bourse pour la traduction de la pièce La Cheminée de Margarit Minkov. La pièce est lue en 2000 au Festival d’Avignon, par la suite elle est créée au théâtre Vidy Lausanne. La Cheminée est une des pièces bulgares ayant recueilli la plus large adhésion en France grâce à son humanisme calme, lucide et transcendant.
Toujours sur le conseil de Nikolay Yordanov, le comité bulgare propose et obtient une bourse pour la traduction de Janvier d’un des plus grands classiques bulgares, Yordan Raditchkov. Janvier est une vraie pièce du répertoire, dont la traduction et la publication correspondent, à notre avis, à la vocation même de la Maison Antoine Vitez, à savoir être la bibliothèque, le dépositaire d’un patrimoine destiné à la scène, donc fugace par définition, mais aussi, du moins dans ces meilleurs spécimens, éminemment éternel.
En 2000, le cahier De l’Adriatique à la mer Noire, qui offrait un panorama des écritures de la zone historique des Balkans, présentait deux auteurs contemporains bulgares majeurs ; Hrsito Boytchev et Margarit Minkov. Sept ans plus tard, un autre cahier de la Maison Antoine Vitez paru aux éditions l’Espace d’un instant, Théâtre bulgare d’aujourd’hui, offrait un panorama plus large, avec 6 auteurs dont les pièces étaient traduites en intégralité : Koutsoulan ou la Vierge aux Loups, de Konstantin Iliev, Parler à ses puces, de Boyan Papazov, Prélude à leur tableau de Margarit Minkov, Bar des larmes de Youri Datchev, Supporters d’Elin Rahnev et L’Avion fugitif de Kamen Donev ; des pièces contemporaines d’auteurs de générations différentes qui ont réuni de nombreux metteurs en scène et acteurs pour donner lecture des versions françaises de leurs pièces.
A présent, par son travail de traduction des pièces de Hristo Boytchev, l’auteur bulgare probablement le plus joué de tous les temps, c’est Roumiana Stantcheva qui entretien le lien entre le théâtre bulgare et les scènes françaises.