Né en 1939 à Tel Mund, Joshua Sobol est un auteur, dramaturge et metteur en scène israélien.
Après des études d’Histoire et de Littérature à l’Oranim College en Israël, Joshua Sobol s’inscrit à la Sorbonne, à Paris, en 1965 et obtient son diplôme en Philosophie en 1969.
Après s’être également formé à l’Analyse de Conception à l’École Nationale d’Informatique entre 1969 et 1970, il anime des cours d’esthétique et conduit des ateliers dans diverses universités israéliennes.
Parallèlement, il publie une série de reportages sur les communes d’immigrés pauvres dans les journaux israéliens. Ce travail sera la base d’une série de pièces quasi documentaires sur la société israélienne (Crise de nerfs en 1976, Joker en 1975 et Un Héros de la classe ouvrière en 2006).
Il présente sa première pièce, Les Jours à venir, en 1971, au Théâtre Municipal de Haïfa où il travaillera comme auteur et assistant directeur artistique de 1984 à 1988. Suivront, toujours au Théâtre municipal de Haïfa, Status quo vadis en 1973, Le Joker en 1975, Crise de nerfs en 1976 et Les Locataires l’année suivante.
Joshua Sobol est aussi l’auteur de plusieurs revues satiriques, surtout à la fin des années soixante-dix : Gog et Magog show (1977), Et l’humour fût (1979), Le Pilier de bois (1980), Le Dernier striptease (1980).
Il publie régulièrement ses points de vue critiques sur la société israélienne dans les quotidiens du pays.
En 1982, Joshua Sobol connaît son premier grand succès international avec L’Âme d’un Juif, qui est montée à Édimbourg, à Berlin et au Festival de Chicago. Il signe aussi Ghetto en 1984, inspiré de faits réels et qui raconte l’histoire du théâtre du ghetto de Vilnius lors de l’occupation de la Lituanie par les Nazis.
Ghetto est représentée à Vienne, Cologne, Toronto, Oslo, Paris, Los Angeles, Berlin et Washington, et traduite en plus de vingt langues. Cette pièce sera distinguée comme la meilleure pièce de l’année par l’Evening Standard en 1989 et Le London Critics, et couronnée du « Theater Heute German Critics » pour la
Meilleure pièce étrangère en 1985, ainsi que de trois trophées pour la Meilleure pièce de l’année au Japon en 1995 et 1996. Ghetto ouvre une trilogie sur le Ghetto de Vilnius : Ghetto, Adam et Au sous sol, écrites entre 1983 et 1989.
En janvier 1988, il crée la polémique avec sa pièce Le Syndrome de Jérusalem, provoquant des contestations à travers tout le pays ; Joshua Sobol décide alors de renoncer à son poste de directeur et de se consacrer exclusivement à l’écriture.
L’autre série de pièces de Sobol analyse les origines d’Israël et le conflit israélo-palestinien avec La nuit du 20 (1976), La Palestinienne (1984), Village (1995), Le Roi d’Israël (1986).
Depuis 1995, Joshua Sobol travaille avec le metteur en scène viennois Paulus Manker sur de nombreux projets expérimentaux de théâtre et de mise en scène. On leur doit notamment Der Vater, pièce racontant l’histoire du père de l’un des co-auteurs Niklas Frank, qui a fait partie de l’entourage d’Hitler et a été jugé à Nuremberg. Autre fruit de leur collaboration, Alma, qui est créée pour le Wiener Festwochen et inspirée de
la vie d’Alma Mahler-Werfel. Cette pièce est jouée à Vienne pendant six saisons successives et a fait l'objet d'une tournée à Venise, Lisbonne, Los Angeles et Berlin.
En outre, Joshua Sobol crée en 2000, toujours avec Paulus Manker, Falco - a Cyber Show, sorte de comédie musicale multimédia sur la pop-star autrichienne Falco.
Il écrit sa première nouvelle, Silence, publiée en Israël en 2000 ; elle sera traduite en allemand et en hollandais.
Suivront en 2006 le roman Whisky c’est OK et Ici et maintenant - Amir Peretz et la situation en Israël à travers lequel il analyse les difficultés de la classe ouvrière à s’exprimer dans la politique et la société.
Sobol est aussi parolier et plusieurs de ses chansons ont eu beaucoup de succès en Israël.
En 2006 il a fait ses débuts sur scène dans un spectacle dédié aux écrits d’Anton Tchekhov.
Joshua Sobol a reçu « la Harpe de David », récompensant les meilleures pièces de l’année en Israël, pour La Nuit du 20 en 1976, Les anges reviennent à la maison en 1979, Le Dernier ouvrier en 1980, L’Âme d’un Juif en 1982 et Ghetto en 1984.
La Palestinienne a reçu le prix Issam Sirtawi en 1986.