Insoutenables longues étreintes

de Ivan Viripaev

Traduit du russe par Galin Stoev et Sacha Carlson

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Russie
  • Titre original : Невыносимо долгие объятия
  • Date d'écriture : 2014
  • Date de traduction : 2016

La pièce

  • Genre : comédie dramatique
  • Nombre d'actes et de scènes : non précisé
  • Décors : pluriel
  • Nombre de personnages :
    • 5 au total
    • 2 homme(s)
    • 2 femme(s)
    • Les personnages ont entre 30 et 25 ans.
  • Durée approximative : 120mn
  • Création :
    • Période : mars 2015
    • Lieu : Deutschestheatre, Berlin
  • Domaine : protégé. titulaire des droits : henschel SCHAUSPIEL Theaterverlag Berlin GmbH - agent de l'auteur pour l'espace francophone : Gilles Morel (contact@theatre-russe.fr)

Édition

Résumé

L’histoire commence à New York, où quatre personnages aux destins brisés en viennent à se croiser. Peu après son mariage avec Charlie, Monica avorte au moment même où Charlie couche avec son ex, Amy. Amy rencontre ensuite Christophe, un heureux globetrotter low-cost venant de Berlin : leur histoire commence, alors que Charlie et Monica se sépare en s’accusant mutuellement. Après un mélange explosif de sexe et de drogue, Amy tente de se suicider en avalant des somnifères ; elle vit alors une expérience de mort imminente. Christophe, de son côté, rentre à Berlin. Dans l’avion, il rencontre Monica. Ils ressentent tous les deux un vif pressentiment selon lequel leurs destins sont profondément liés, et selon lequel leurs vies vont radicalement changer de direction. Charlie se rend également à Berlin, où il se perd dans le plaisir et le divertissement, jusqu’à ce qu’il se fasse battre a mort par un gang… Les trajectoires des personnages accentuent une nostalgie interne et aiguë, un sentiment de perte du foyer, une sorte d’échec initial de le trouver ou de l’inventer. De là vient leur énorme désir et leur effort de trouver une sortie de secours à leur situation claustrophobie. Ce qui les conduit à redéfinir les paramètres de leur propre liberté, de leur propre pouvoir et de leur propre sagesse.

Regard du traducteur

Ce texte de Viripaev se rapproche étrangement des premiers textes de l’auteur, et particulièrement d’Oxygène, puisqu’il s’agit d’un spectacle sous la forme d’un talk show : les acteurs y racontent leurs personnages à travers un flux de paroles, au lieu de les incarner de manière classique. Ils les incarnent en fait autrement, et c’est tout ce qui fait la particularité et la richesse de la dramaturgie de Viripev. Très concrètement, les personnages qui sont « racontés » dans la pièce viennent tous de pays différents, mais leurs destins brisés se croisent à New York, une ville apparaissant comme l’emblème d’un monde « global » où tout existe de manière dispersée, disloquée ou explosée. En ce sens, on retrouve dans ce texte quelque chose de l’énergie vitale et furieuse d’Oxygène, mais avec toutes les profondeurs et la maturité que l’on trouve par exemple dans Danse Delhi. Par ailleurs, le texte affronte une question fondamentale qui était en germe dans les textes précédents de l’auteur : comment transformer la destructivité du monde extérieur en une force intérieure de créativité. Ce texte cherche ainsi à montrer comment, à travers des choix profondément intimes et secrets, nous sommes à même de construire une réalité commune et partagée. En un sens, cette pièce témoigne aussi d’une puissante cherche de liberté, lorsqu’elle sonde la possibilité d’aimer et d’être libre quand cela paraît précisément inconcevable. Là se cache la force et la beauté de ce texte, dont la théâtralité jaillit aussi de sa capacité à nous inspirer.