Toutes les cinq minutes est un moment d'une soirée entre amis, à moins que ce ne soit le récit de toute une vie. Mo vient de passer dix-sept ans en captivité. Il retrouve sa compagne, Sara, et les fidèles Ben et Rachel, qui non seulement se sont battus pour sa libération, mais ont élevé leur fille, Molly, dans le souvenir de celui qu'elle n'a connu que tout bébé. Mais Mo est-il présent ? Est-il encore dans sa prison avec, pour gardiens, deux drôles d'oiseaux aux noms de clown ? Est-il perdu dans ses souvenirs ? Ou dans le fantasme d'un avenir peut-être encore possible ? A quel espace et à quel temps appartiennent ces personnages qui défilent : sa mère, le marchand de charbon, Dieu, un pied, l'agente de recensement ? Quand, pour survivre, un homme passe dix-sept ans dans sa tête, seul espace non-contraint, comment peut-il ensuite ré-habiter le quotidien ? Comment garder prise avec la réalité quand on a subi des années durant une forme de torture qui consiste à empêcher ou fractionner à l'extrême le sommeil ? C'est le rêve-cauchemar de cette renaissance – peut-être – auquel nous invite Linda McLean.