Traduit de l'anglais par Séverine Magois.
D'entrée de jeu, le Récit annonce qu'une femme enceinte a été éventrée. Derrière cet acte barbare, il y a Fille qui ne fait que répéter ce que son père lui a appris, car c'est lui qui sait.
Dans la ferme où Fille grandit au gré des récoltes, il y a Papa qui l'aime. Par-delà la ferme, il y a le monde des « bons qu'à prendre ». Une fois incarcérée, Fille se tait face aux policiers. Elle garde aussi le silence face à la femme médecin qui s'obstine pourtant à venir la voir et l'aidera peu à peu à démêler les fils de son histoire. Ainsi Fille pourra peut-être enfin comprendre, et parler.
Matt Hartley offre avec ce texte une fable aussi âpre que poétique sur l'innocence et la culpabilité. Mêlant récit et dialogues, sa force se trouve aussi dans la langue : nue, brute et sensible.
Dans le cadre du Bureau des lectures de la Comédie-Française dédié aux écritures jeunesse, deux textes soutenus par la Maison Antoine Vitez seront donnés en lecture :
- Ce que vit le rhinocéros lorsqu’il regarda de l’autre côté de la clôture de Jens Raschke, traduit de l'allemand par Antoine Palévody, le lundi 4 mars à 15 h au Vieux-Colombier (à partir de 11 ans)
- Qui ne dit mot d’Evan Placey, traduit de l'anglais par Adélaïde Pralon, le samedi 9 mars à 15 h au Vieux-Colombier (à partir de 14 ans)
"les humains inventèrent l’ia
les ia apprirent à accomplir des tâches sans intervention humaine
inquiètes à l’idée que les ia puissent devenir monstrueuses, toutes les nations du monde décidèrent que les ia devraient non seulement apprendre à accomplir leurs tâches, mais avoir toujours pour objectif supérieur l’accroissement du bonheur des humains et la diminution de leur souffrance
ça eut l’air de marcher"
À lire Sur le ring. Traduit de l'anglais par Dominique Hollier.
Ce dossier propose un éclairage sur le théâtre de langue néerlandaise. Il trace les contours d’un paysage scénique contrasté à travers le point de vue d’un traducteur sur les dernières pièces flamandes et néerlandaises traduites, et deux entretiens avec les auteurs Peer Wittenbols et Magne van den Berg.
Sommaire :
- Théâtre de langue néerlandaise : un paysage contrasté, par Mike Sens
- « Chaque texte dramatique doit posséder sa propre langue », entretien avec Peer Wittenbols
- « La forme et le style déterminent la dramaturgie. J’ai gardé du mime cette attention pour la forme », entretien avec Magne van den Berg
- Si proche, si loin… Nouvelles pièces des Plats-Pays, par Mike Sens
Traduit du catalan par Laurent Gallardo.
Une gare, le soir. F, seule sur le quai, souhaite en finir. M, tour à tour garçon ou fille, apparaît et lui propose un pacte : son âme contre 24 jours vécus comme elle l’entend.
Le lendemain, F se réveille dans un corps qui n’est pas le sien, celui de J d’abord, le garçon le plus populaire du lycée, puis de R et de V, deux autres camarades. Au fil des changements d’identité, elle explore son désir et comprend qu’elle est mieux entourée qu’elle ne le pensait. F regrette son pacte, mais il se peut que, par amour, on lui laisse de nouveau la chance de vivre.
Une réécriture très ludique du mythe de Faust qui permet de se glisser dans la peau des adolescents et qui aborde avec justesse les questionnements sur la sexualité, l’identité de genre, le futur et les relations aux autres à l’aube du passage à l’âge adulte.
Traduit du chinois (Hong Kong) par Sarah Oppenheim.
Sze Yin, Hongkongais de 40 ans, est invité à Berlin pour présenter son travail de pointe dans un salon sur les nouvelles technologies.
Il y rencontre Lin Lin, une Chinoise du continent d’une vingtaine d’années, qui étudie à Londres. Ils tombent amoureux, mais Sze Yin doit rentrer à Hong-Kong où il renoue avec une amie de jeunesse, maintenant mariée.
Partagé entre plusieurs continents, plusieurs cultures, Sze Yin se sent de nulle part.
Alors que les événements du monde le traversent et que les perspectives d’une vie sous emprise technologique semblent se rapprocher, il s’interroge non sans humour sur ce qui fait le lien amoureux – mémoire, désir, rencontre des corps, partage du souvenir, connaissance de l’autre… – et sur ce que signifie « être au monde ».
Cette année, le festival transfrontalier met l'Afrique à l'honneur.
Il propose un cycle de lectures avec notamment J'ai rendez-vous avec diEU d’Asiimwe Deborah Kawe, traduit de l’anglais (Ouganda) par Gisèle Joly, et Les Filles de Chibok de Wolé Oguntokun, traduit de l’anglais (Nigéria) par Marianne Drugeon et Florence March.
Jadis, il y a une trentaine d’années, un jeune traducteur, aussi élégant dans sa personne que dans son art de jouer avec le français et la pluralité des langues nordiques, Terje Sinding, né en 1945 près du fjord de Stavanger, se joignait aux traducteurs-fondateurs de la Maison Antoine Vitez et nous apportait les premières pièces de Jon Fosse. Quelqu’un va venir, Et la nuit chante, Le Nom… ces pièces, dans la langue de Terje, ouvrirent à Jon Fosse les scènes françaises.
Vingt années passent, Fosse connaît un renouveau de son écriture dramatique et c’est une traductrice militante de la Maison, Marianne Ségol-Samoy qui fait découvrir Vents forts à une nouvelle génération d’amateurs. (Michel Bataillon, président de la Maison Antoine Vitez).
Vents forts est à lire sur notre site.
Sélectionnés sur dossiers par un comité réunissant une vingtaine de professionnels, découvrez ici les 15 projets de traductions soutenus cette année par la Maison Antoine Vitez.
Ces traductions seront disponibles sur notre site courant 2024.
Depuis sa création, le Festival de la Mousson d’été, dédié aux écritures dramatiques contemporaines, fait la part belle aux traductions. Ce fut à nouveau le cas, lors de l’édition 2023 où huit textes de la Maison Antoine Vitez ont été mis en lecture. L’occasion de donner la parole aux traductrices et traducteurs de la MAV.
Au sommaire :
Dossier réalisé par Anaïs Héluin.