Pendant les six jours de la Mousson d’été, l’Abbaye des Prémontrés ouvre ses portes aux écrivains dramaturges, aux metteurs et metteuses en scène, aux universitaires, aux comédiennes, aux comédiens et au public qui viennent y écouter le théâtre d’aujourd’hui. Lectures, mises en espace de textes inédits ou traduits pour la première fois en français, conversations et spectacles : son programme riche et varié offre à tout un chacun un vaste panel de découvertes autour des nouvelles écritures dramatiques, parmi lesquelles cinq textes MAV.
- Jamais toujours parfois de Kendall Feaver, traduit de l’anglais (Australie) par Sabine Haudepin, Dominique Hollier, Séverine Magois et Adélaïde Pralon
- Long développement d'un bref entretien, de Magne van den Berg, traduit du néerlandais (Pays-Bas) par Esther Gouarné
- La Sœur de Jésus-Christ d'Oscar de Summa, traduit de l’italien par Federica Martucci
- L'Ange abîmé de Sara Stridsberg, traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy
- Privés de feuilles, les arbres ne bruissent pas de Magne van den Berg, traduit du néerlandais (Pays-Bas) par Esther Gouarné
Cycle de rencontres et lectures
Face aux conflits qui éclatent, perdurent et se banalisent dans un monde du XXIe siècle en surchauffe, émergent un sentiment d’urgence et le devoir d’une hospitalité au long cours. Au plus près de l’actualité, ce cycle de rencontres s’est construit au fur et à mesure d’échanges quotidiens et somme toute, dans l’urgence.
Quatre jours de rencontres, entretiens et lectures en présence de dramaturges syriens, iraniens, russes, croates, libanais, ukrainiens, accompagnés de leurs traducteurs et d’auteurs européens qui laisseront largement la place au débat, à la discussion, aux temps d’échanges avec le public.
Traduit du roumain par Alexandra Lazarescou.
Mis en scène par Lisa Wurmser.
Une génération en crise. À la manière d’une comédie musicale contemporaine, Explosif aborde un sujet de société essentiel aujourd’hui : le harcèlement scolaire. La vie d’un lycée est décrite sous la forme d’un album de musique à l’esthétique «pop».
L’autrice, dont les textes, traduits dans une dizaine de langues, ne cessent d’être montés dans les théâtres de Roumanie et à l’étranger, excelle dans l’art de dépeindre la condition adolescente contemporaine. Dans Explosif, elle orchestre, par le biais d’une écriture très libre et dynamique de la tragédie d’Euripide, Les Bacchantes, un chœur de lycéens qui vivent comme dans les films et qui ont assimilé tout un tas de représentations culturelles qu’ils ne remettent jamais en question.
Traduit de l'italien par Caroline Michel.
Mis en scène par la Cie 14:20.
Valentine Losseau, Raphaël Navarro, Clément Debailleul, marraine et parrains de la promotion 81, travaillent à un workshop inspiré d’un texte de Davide Carnevali, Variations sur le modèle de Kraepelin, écriture fragmentaire, mimétique du désordre d’un père qui perd la mémoire.
Traduit de l'allemand par Antoine Palévody.
Saviez-vous qu’il y avait un zoo dans le camp de concentration de Buchenwald ?
Un matin, Petite-Marmotte retrouve le rhinocéros étendu, mort, l’air profondément triste. L’hiver passe et un nouvel animal rejoint le zoo : un jeune ours, capturé en Sibérie, qui pose beaucoup de questions malgré les mises en garde de Papa Babouin. Qui sont les « créatures zébrées », de l’autre côté de la clôture ? D’où viennent cette fumée noire et cette odeur nauséabonde ? Pourquoi n’y a-t-il plus d’oiseaux dans le ciel ? Qu’a vu le rhinocéros qui l’a rendu si triste ?
Séparé de sa famille, désespéré de ne pas être entendu des autres animaux, l’ours tente le tout pour le tout et s’attaque à la cheminée du camp.
En prenant le point de vue des animaux du zoo, Jens Raschke aborde la Shoah avec pédagogie, tout en interrogeant le rapport de l’individu au groupe, la responsabilité de chacun et la violence de l’Histoire, à travers une matière à jeu riche et subtile.
Le festival convie autrices et auteurs de différents pays ainsi que leurs traductrices et traducteurs aux lectures en scène de leurs textes, parmi lesquels :
Ainsi qu’une table ronde "Traduction théâtrale et diffusion des œuvres" avec : Laurent Muhleisen, Séverine Magois, Arnaud Meunier, Helena Tornero.
Traduit du portugais (Brésil) par Angela Leite Lopes et Thomas Quillardet.
Mis en scène par Louise Robert.
Glorinha a seize ans et vit depuis toujours dans la peur d’un oncle autoritaire. Portant cette peur en étendard, elle met un point d’honneur à tester les limites de sa liberté jusqu’à suivre son amie Nair un peu trop loin. Une page importante de son innocence se tourne alors car elle a invité, sans le vouloir, les fantômes qui ont bâti son histoire familiale et dont elle ignorait tout. Dans un univers nébuleux où rêve, souvenir et réalité se mélangent, cinq comédiens interprètent treize personnages.
Traduit de l’allemand par Antoine Palévody.
Mis en scène par Pauline Hercule et Pierre Germain.
Après la mort soudaine du rhinocéros, le nouveau venu, un jeune Ours de Sibérie, bouleverse la vie tranquille et ordonnée des animaux du zoo. L’ours provoque la colère de Papa Babouin et l’étonnement de Petite Marmotte avec ses questions inconfortables et dérangeantes : Qui sont ces étranges créatures zébrées de l’autre côté de la clôture ? Pourquoi l’immense cheminée fume alors qu’il fait chaud dehors ? Pourquoi les oiseaux ont-ils disparu ? Jens Raschke inscrit son histoire dans un zoo, inspiré de celui qui a réellement existé au camp de Buchenwald. Il fait un éloge puissant au courage et nous alerte pour ne pas fermer les yeux face aux injustices. Cette fable contemporaine nous incite à regarder notre Histoire et à nous confronter à la sauvagerie inhérente à l’humanité.
Traduit de l’italien par Caroline Michel.
Mis en scène par Théo Askolovitch.
Luigi le père, Marta et Maria les deux filles et Gianni le fils cadet, vivent à la périphérie d’une petite ville, au bord d’une route nationale. Luigi a perdu sa femme et sa mémoire s’altère. Gianni ne sait pas quoi faire de ses dix doigts et Maria, elle, se demande si son Fulvio l’aime vraiment ou s’il ne lui préfère pas son meilleur copain Fabrizio.
De quiproquos amoureux en mésaventures tragi-comiques, ce petit monde évolue sous le regard d’un médecin. Ce dernier dresse un tableau plein de tendresse, de désabusement et d’humour sur ce qu’il nomme la « Maladie de la famille M ».
Traduit de l’allemand par Silvia Berutti-Ronelt et Jean-Claude Berutti.
Mis en scène par Timothée Lerolle.
Paul, Miranda et leur bébé Gloria, Jennifer, Oskar, Martin et Flynn partent en forêt le temps d'une nuit loin de leur quotidien citadin. Ils s'apprécient, se jugent parfois, veulent se plaire. Peu à peu, l'alcool délie les langues. Derrière les banalités échangées autour d'un barbecue se dévoilent les inimitiés, les blessures mal refermées, les ambiguïtés. Soudain, une étincelle vole et la nature s'embrase en un animal silencieux, un incendie dévastateur. Les pertes sont lourdes, mais ne sont pas les mêmes pour tous, et chacun doit désormais tenter de surmonter son traumatisme.