Traduit de l’anglais par Adelaïde Pralon.
Mis en scène par Suzanne Gellée et Zoé Poutrel.
Les filles de Sainte Hélène ont grandi ensemble. Elles ont juré qu’elles seraient amies pour la vie. Au collège, au lycée, elles se serrent les coudes. Mais quand une photo de Scarlett nue fait le tour des élèves, les filles l’évitent, chuchotent et les garçons rigolent. Isolée, harcelée, Scarlett est obligée de changer de lycée. Mais son histoire la rattrape, sa photo circule à nouveau. Quand elle disparaît, tout le monde craint le pire et les médias s’emparent de l’histoire. Certaines regrettent leur attitude, mais le mal est fait. Au milieu du chœur des filles, surgissent des voix plus anciennes, celles de femmes de générations passées, des années 20, 60, 80, des femmes qui se sont battues pour leurs droits, leur liberté, pour ne plus être estampillées, surveillées, jugées. Scarlett découvre qu’après des années de lutte, les filles se montrent aujourd’hui plus cruelles encore que les hommes de l’époque.
Traduit de l’espagnol (Uruguay) par Françoise Thanas.
Mis en scène par Pascal Antonini.
« Toucher à ce qui constitue la famille, c’est se plonger dans l’irrationnel, dans ce que la société considère comme presque sacré », écrit Carlos Liscano. Et s’il est vrai que les histoires de famille ont souvent des causes et effets bien mystérieux, celle que l’auteur uruguayen imagine a, apparemment, tout du pire cauchemar. Dans cette pièce, on vend les enfants comme on respire : pour survivre. Aucun jugement moral n’est donné. Les enfants comme les parents trouvent cette situation normale. On en vend un quand on a du mal à finir le mois ou quand il faut un nouveau frigidaire. On les rachète aussi parfois, par exemple pour une fête de famille.
Le narrateur raconte - avec humour et cocasserie - son parcours, du petit garçon que ses parents ne mettaient pas sur le marché parce qu’il était laid, à l’homme qu’il est devenu et qui tout naturellement s’est mis à vendre son père.
La Mousson d'été vous donne rendez-vous entre le 23 et le 29 août 2021 pour ses cinq jours de Rencontres théâtrales internationales : l'occasion pour le public de découvrir un ensemble de nouveaux textes de théâtre français et cinq textes traduits par la MAV, sélectionnés par le Comité de lecture de la Mousson.
« L'Arbre à sang d'Angus Cerini
traduit de l'anglais par Dominique Hollier
lecture dirigée par Anne Théron
le 28 août à 18 h (dans le cadre d'Australia Now)
« L'Âge tendre de George Brant
traduit de l'anglais (USA) par Dominique Hollier
lecture dirigée par Michel Didym
avec Clovis Cornillac
le 23 août à 22 h 30
« Nous sommes des guerriers de Monika Isakstuen
traduit du norvégien par Marianne Ségol-Samoy
mise en onde France Culture par Pascal Deux
le 23 août à 20 h 45
« Les Subtilités du désamour d'Anahi Ribeiro
traduit de l'espagnol (Argentine) par Adeline Isabel-Mignot
lecture dirigée par Laurent Vacher
le mardi 24 août à 14 h 30
« sept cuisinières, quatre soldats et trois sophie de Simona Semenič
traduit du slovène par Samuel Julien
atelier amateur du bassin mussipontain, dirigé par Christine Koetzel
le 26 août à 18 h 45
Davide Carnevali – auteur traduit en 15 langues, metteur en scène, théoricien et traducteur, artiste associé à l’Emilia Romagna Teatro – est l’invité de La Chartreuse avec l’École des maîtres qu’il dirige cette année. Occasion de découvrir deux textes inédits récemment traduits de l’italien par Caroline Michel.
« le 15 juillet à 20 h : Ménélas. Une tragédie contemporaine
lecture dirigée par Laurent Sauvage
Dans cette pièce, Davide Carnevali défie à nouveau le temps et l’espace, jouant sur des anachronismes et des incohérences spatio-temporelles où se côtoient la Grèce antique et le monde contemporain. La mythologie grecque est ici habilement nouée à l’actualité et au monde d’aujourd’hui pour questionner les mécanismes du désir et son éternelle substance.
« le 17 juillet à 20 h : Portrait de l’artiste après sa mort
lecture dirigée par Davide Carnevali
Le projet se concentre sur la relation entre la présence et l'absence du corps d’un desaparecido (les desaparecidos sont les victimes de disparition forcée, qui ont été secrètement arrêtées et tuées pendant la Dictature militaire en Argentine). Comment redonner voix à un individu qui a été réduit au silence ? Comment restituer devant le public l'art d’un individu dont l’expression artistique a été empêchée ? Et surtout : comment restituer son corps au desaparecido ?
La Maison Antoine Vitez s’est associée à Dutch Performing Arts, au Flanders Literature et au Flanders Art Institute pour constituer un répertoire de pièces néerlandaises et flamandes actuelles traduites en français. C’est ainsi que le répertoire de la MAV s’est récemment enrichi d’une dizaine de titres, dont deux, traduits par Esther Gouarné, sont présentés en lecture pendant les Rencontres d’été de La Chartreuse.
« à 11 h : Embrouilleurs !
de Jan Sobrie (Belgique - Flandre)
lecture dirigée par Lucie Berelowitsch
à partir de 8 ans
Deux enfants, Ebenezer et Sammy, font connaissance dans un HLM : Ebenezer vient d'y emménager, Sammy y vit depuis sa petite enfance. À travers leurs jeux et leur amitié naissante, nous découvrons une réalité crue et cruelle dont ils sont les victimes : celle de la misère culturelle, sociale et économique qui frappe leurs parents. Isolés des autres enfants et incompris des adultes, ils se créent une bulle et tentent de survivre à cette situation en en faisant un terrain de jeu et de défis exaltants. Ils transforment leur quotidien en une aventure surréaliste.
« à 16 h : Privés de feuilles les arbres ne bruissent pas
de Magne van den Berg (Pays-Bas)
lecture dirigée par Pascale Henry
Un matin, deux femmes se réveillent dans un camping. Plutôt que de vacancières, elles ont plutôt l’air de s’être isolées, elles se sont mises à l’abri, loin du monde et des hommes… On comprendra progressivement leur relégation aux marges de la société, refugiées « conjugales » plutôt qu’économiques ou politiques après avoir été soumises à des hommes violents. Mais la pièce s’évade encore au-delà : les rapports de domination ne sont-ils pas, comme les mauvaises herbes, jamais loin de repousser quand bien même on tenterait de s’en protéger ?
Organisée par le Théâtre national de Strasbourg - École supérieure d’art dramatique, l’Université Paris Nanterre, la Maison Antoine Vitez, en coréalisation avec le Festival d’Avignon et La Chartreuse, cette 5e édition du Forum des nouvelles écritures dramatiques européennes entreprend d’explorer ces dramaturgies en invitant huit autrices et auteurs européens, parmi les plus importants de l’écriture théâtrale actuelle. Pour chacun, la mise en lecture d’extraits de leurs textes, prise en charge par les élèves du Groupe 46 (2e année) de l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre national de Strasbourg et des étudiants de l’université Paris Nanterre, servira de point de départ aux discussions et débats avec les élèves, les autrices et auteurs présents, leurs traductrices et traducteurs, des spécialistes des écritures contemporaines et le public.
Autrices / auteurs : Davide Carnevali (Italie), Simon Longman (Grande-Bretagne), Kathrine Nedrejord (Norvège), Jens Raschke (Allemagne), Magdalena Schrefel (Autriche), Frank Siera (Pays-Bas), Vassili Sigarev (Russie), Helena Tornero (Catalogne)
Traductrices / traducteurs : Alexis Berelowitch et Lucie Berelowitsch, Laurent Gallardo, Esther Gouarné, Gisèle Joly, Caroline Michel, Antoine Palévody, Marianne Ségol-Samoy, Mike Sens, Katharina Stalder
À l’occasion de la saison africaine, baptisée Africa2020, les comités anglophone et lusophone de la MAV ont exploré les dramaturgies ougandaise, kenyane, nigériane et angolaise. Cinq textes ont ainsi été traduits, dont certains font déjà l'objet de lectures.
Pour illustrer la thématique du féminisme, des traductrices de la Maison Antoine Vitez présentent un aperçu de l’écriture dramatique de deux régions d’Europe – la Pologne et la Serbie – et d’un pays africain, l’Égypte.
Lui, il sera différent de Staša Bajac
traduit du serbe par Marie van Effenterre
À travers la trajectoire d’Ivana, Jovana et Mirela, l’autrice déploie un ensemble de fils thématiques qui dessinent les contours d’une réalité sociale marquée par la pauvreté, l’injustice et la violence patriarcale.
La Moisson d’Anna Wakulik
traduit du polonais par Sarah Cillaire et Monika Próchniewicz
Marysia a grandi dans un village où l’Église catholique est omniprésente. À 17 ans, lors d’un camp d’été paroissial, elle tombe enceinte d’un prêtre. L’avortement étant illégal en Pologne, elle décide de chercher de l’aide auprès de Jan, un gynécologue originaire de son village.
Niqab Ninja de Sara Shaarawi
traduit de l’anglais (Égypte) par Adélaïde Pralon
Première pièce d’une jeune autrice égyptienne basée à Glasgow, Niqab Ninja emprunte à l’univers graphique de la BD et du manga pour dénoncer, dans un style vif et rythmé, les injustices et les violences d’un pays historiquement épris de liberté. Comme son héroïne, Sara Shaarawi se venge en prenant la plume.
Dans un format particulier réservé aux professionnels de la culture, mais retransmis sur internet, le festival Regards croisés propose de découvrir, entre autres, 5 textes récents de notre bibliothèque :
« lundi 3 : Ce que vit le rhinocéros lorsqu’il regarda de l’autre côté de la clôture, de Jens Raschke, traduit de l'allemand par Antoine Palévody
« mercredi 5 : Embrouilleurs ! de Jan Sobrie, traduit du néerlandais (Belgique) par Esther Gouarné
« jeudi 6 : Cinq dans le nid de Cordelia Lynn, traduit de l’anglais par Blandine Pélissier
« vendredi 7 : La Sœur de Jésus-Christ d’Oscar De Summa, traduit de l’italien par Federica Martucci
« samedi 8 : Anatomie d’un suicide d’Alice Birch, traduit de l’anglais par Séverine Magois
Chaque soir à 20 h 30 (et pendant une semaine), vous pourrez retrouver ces lectures et rencontres sur troisiemebureau.com et theatre-contemporain.net.
À l'occasion de la parution de notre Cahier "1990-2020. Le théâtre italien en résistance", Federica Martucci et Olivier Favier nous guident dans l'histoire de la dramaturgie italienne des 30 dernières années à travers des portraits vidéos.
Rencontre avec Marta Cuscunà !