À propos de Iakovos Kambanellis
Né le 2 décembre 1922 dans l’île de Naxos, sixième enfant d’une famille qui en comptera neuf. Père pharmacien. Dès l’école primaire, l’instituteur a décelé en lui un don pour l’écriture.
A Athènes , où sa famille s’est installée en 1935, il est obligé, à la suite d’un revers de fortune familial, de travailler le jour en suivant des cours du soir d’une école technique dont il sort en 1938. Mais il découvre aussi les bouquinistes et devient un lecteur maniaque de littérature grecque et étrangère. En 1942, en pleine occupation allemande, il cherche vainement à fuir au Moyen Orient. Décidé à passer en Suisse, il finit par être arrêté à Innsbruck, en Autriche, il y reste emprisonné plusieurs mois, avant d’être emmené au camp de concentration de Mauthausen. Après la libération de Mauthausen par l’armée américaine en mai 1945, il rentre à Athènes.
Entré par hasard au Théâtre d’Art (dirigé par Karolos Koun), il assiste à une représentation théâtrale qui va désormais déterminer son orientation. Sa première ambition est de devenir acteur, mais, muni d’un simple diplôme technique, il n’est pas admissible dans les écoles dramatiques supérieures d’Athènes. Dans sa déception, il cherche une autre manière d’aborder la scène et se met à écrire des pièces, et c’est là qu’il va réussir. Sa première pièce est créée en 1950 sur un théâtre de la banlieue d’Athènes. En 1954, il rencontre Mélina Mercouri pour qui il écrit Stella aux gants rouges, dont Michel Cacoyannis va tirer un de ses plus beaux films, Stella. Le Théâtre d’Art et le Théâtre National sont les deux objectifs qu’il vise et c’est le Théâtre National qui crée en 1956 Le Septième jour de la Création, dans sa deuxième salle. Cette représentation peut être considérée comme son véritable début. Mais c’est avec Karolos Koun qu’il donne la mesure de son génie, et la création de La Cour des miracles en 1957 est une date essentielle dans l’histoire du théâtre grec. On peut le considérer comme le refondateur de la dramaturgie néohellénique. De 1950 à 1998, Kambanellis a écrit de nombreuses pièces, créées au Théâtre d’Art, au Théâtre National et sur d’autres scènes de répertoire, en Grèce et à l’étranger. Qu’il revisite les mythes antiques, qu’il présente un tableau de la société contemporaine, ou qu’il cisèle des monologues déchirants, Kambanellis nous parle et nous touche intimement. Ses pièces sont reprises tout le temps en Grèce et à l’étranger, sans rien perdre de leur efficacité.
Ajoutons à cela son engagement politique contre la dictature, aux côtés de Mikis Theodorakis, pour qui il écrit de nombreuses paroles de chansons. Il écrit dans le journal « Eleftheria » (Liberté) et maintient son activité d’écrivain envers et contre toutes les difficultés et les interdictions. Après la libération de la Grèce, il multiplie les créations. Il est pendant quelques années directeur de la chaîne de radio ERT. Depuis 1988, il ne se consacre plus qu’à son activité d’auteur dramatique.
En 1999, il est élu docteur honoris causa de l’Ecole supérieure des Beaux Arts, docteur honoris causa du Département des Etudes Théâtrales à la Faculté de Philosophie de l’Université d’Athènes et membre permanent de l’Académie d’Athènes.
Autres ouvrages
1950 : Danse au-dessus des épis
1954 : Stella aux gants rouges
1955-56 : Le Septième jour de la création
1957 : L’Homme et son pantalon
1957 : Vie cachée
1957-58 : La Cour des miracles
1958-59 : L’Age de la nuit
1959 : Le Gorille et Hortensia
1959-60 : Histoire sans nom
1963-64 : Le Quartier des anges
1966-1967 : Vive Aspasie
1966-1967 : Ulysse est rentré à la maison
1970-1971 : La Colonie, d’après la nouvelle de Kafka
1973 : Notre grand cirque
1974 : Le Grain et le pois chiche
1975 : Peuple ennemi
1976-1977 : Personnages pour violon et orchestre (Le Panégyrique, l’Homme fidèle, La Femme et l’homme péché, l’Homme et le portrait)
1978-1979 : Les Quatre pieds de la table
1980 : Le Père La Guerre
1988 : La Troupe invisible
1990 : Le Passage par le milieu
1992 : L’Oraison funèbre
1993 : Le Souper ( Lettre à Oreste, Souper, Passage de Thèbes), La Rue, Personne et les Cyclopes, Au Pays d’Ibsen
1998 : Qui était Monsieur… ?
1998 : Une rencontre autre part !
1998 : Le dernier acte, Une comédie
Entre 1999 et 2008, Iakovos Kambanellis a écrit de nombreuses pièces nouvelles, dont les Nuits difficiles de M. Thomas, créée en 2005.
Scénarios pour le cinéma :
1955 : Le Dragon
1956 : L’Enlèvement de Perséphone
1969 : Le Canon et le rossignol
Essais :
Mauthausen, chronique de la pratique du lieu, De la scène et de la salle.