Sept femmes entre 19 et 45 ans évoquent les raisons qui les ont amenées à s’engager dans les forces armées américaines, leurs années de service pendant la guerre en Iraq ou en Afghanistan… et ce qui s’est passé à leur retour. Elles témoignent au nom de toutes les femmes qui n’ont pu raconter leur histoire, réduites au silence par les menaces, la peur, un traumatisme, ou simplement parce qu’elles n’ont trouvé personne qui veuille bien les écouter.
Helen Benedict a agencé ces sept monologues à partir d’entretiens réalisés pour la rédaction de son livre, The Lonely Soldier : the Private War of Women Serving in Iraq (« Le soldat isolé, ou le Combat privé des femmes en service en Iraq »), Beacon Press, 2009. La plupart de ces monologues sont des extraits d’entretiens enregistrés, parfois combinés à des lettres que les soldates ont envoyées par mail. Ce sont les termes exacts dont elles se sont servi. De même que les marches cadencées sont celles des soldats de l’armée de terre et des Marines dans la réalité. Aucun propos tenu dans cette pièce n’a été romancé ni arrangé. Seuls les noms des soldates, de leur famille et de leurs amis, ainsi que certains détails permettant de les identifier ont été modifiés afin de protéger leur vie privée.
Comme son titre l’indique, Seule – Paroles de soldates en Iraq parle de la solitude des soldates qui, contrairement à leurs collègues masculins, pour avoir voulu faire un « métier d’homme », ne trouvent que très rarement dans leurs unités le réconfort de l’« esprit de corps » et de la camaraderie. À la fois bouleversante et nécessaire, elle offre un regard sans fard sur la violence subie par les soldates, une violence qui se répète dans tous les conflits armés auxquels participent non seulement les États-Unis, mais aussi le Royaume-Uni et la France. La pièce a conduit à de nouveaux procès de l'autre côté de la Manche, et on peut espérer que, traduite en français, elle continuera d'éveiller les consciences et de faire connaître un état de chose qu'il est urgent de voir évoluer.