Traduit du grec par Michel Volkovitch, Dévastation magnifie et parodie le mythe en convoquant Agamemnon, Clytemnestre, Egisthe, Cassandre, Electre, Iphigénie, Oreste. Ils dormaient. Ils se réveillent et entrent en scène un par un. Ils vont devoir rejouer leur histoire une fois de plus. Ils s'affrontent violemment. Electre et Clytemnestre sont satisfaites de cet éternel retour ; les autres, à des titres divers, ont décidé d'y échapper. Ils vont finir par s'entretuer, mais pas conformément à la légende officielle. Mais peuvent-ils mourir ?
Mis en scène par Marceau Deschamp-Ségura.
Disponible aux éditions Espaces 34.
Rasmus Lindberg, traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy, écrit ici une saga familiale qui retrace plusieurs générations en même temps et montre à quel point notre histoire familiale nous construit mais également comment nous la réécrivons nous-même, la réinventons. Ici, une grand-mère alcoolique se suicide, un grand-père est diabolisé, un père défiguré manipule une psychothérapeute qui deviendra la mère d'une femme se croyant incapable de créer des relations durables à cause de son passé. Au fil des générations, les destins des trois couples se font écho à travers leurs blessures, leur incapacité à vivre, leur culpabilité.
Mise en scène de Salomé Elhadad Ramon.
Cette pièce, traduite de l’anglais par Blandine Pélissier, traite de l’effondrement de la zone Euro et de la fermeture des frontières, sauf qu’ici ce sont les Européens qui ne peuvent plus sortir pour aller en Afrique. Dana, chercheuse berlinoise, passe progressivement d’une situation confortable où tous les choix lui sont permis, à une situation désespérée où tout lui est imposé, y compris des relations sexuelles non désirées et un voyage en bateau qui pourrait être sa fin. Une pièce coup de poing qui ravive notre intérêt parfois flottant et aléatoire pour les réfugiés.
Mis en lecture par Marceau Deschamps Ségura.
Cette « pièce de guerre », traduite de l’allemand par Pascal Paul-Harang, s’inspire du roman de Joseph Conrad Au Cœur des ténèbres et de son avatar cinématographique, Apocalypses Now de Francis Ford Coppola. Une insondable jungle dans laquelle vont se rendre ridicules ceux-là mêmes qui croient ou prétendent se rendre utiles à l’humanité : les Européens. A sa création en Allemagne en 2014, la pièce s’est retrouvée à l’affiche de six théâtres : l’Akademietheater de Vienne, le Thalia Theater de Hambourg, le Deutsches Theater de Berlin, et puis Wiesbaden, Essen et Lucerne.
Mis en lecture par Laurent Muhleisen.
Cette comédie, traduite de l’allemand par Pascal Paul-Harang, met en scène le débat, l'affrontement esthétique entre un "professionnel" du théâtre, directeur, acteur et pédagogue, et un "apprenti" du théâtre, étudiant en théologie. L'un défend l'idée d'un théâtre qui doit se hisser au-dessus du banal et transcender la réalité quotidienne pour atteindre à son but : une élévation, une édification intellectuelle, tandis que l'autre, appelle de ses vœux un théâtre qui tire sa substance de la vie même, jusque dans ce qu'elle peut avoir de plus trivial ou de plus misérable. Thomas Mann considérait Les Rats comme une grande pièce.
Mis en scène par Simon Rembado.
La pièce, traduite par Federica Martucci, a remporté le prix Riccione – Tondelli en 2017. Il est question de la famille, thématique chère aux auteurs italiens mais qui trouve ici dans l’écriture de Pisano une saveur nouvelle et originale dans une veine drôle et grinçante. L’intrigue est simple : un fils aîné (fils prodigue) est rappelé par sa mère dans la maison familiale car le père va mal. Revenir là où on a grandi constitue une immersion dans l’identité première. Pisano fait sentir, au fil des scènes, à quel point cette immersion peut être à la fois douloureuse, car tissée de culpabilités, récriminations, regrets, non-dits mais aussi de joies, souvenirs tendres, affection…
Mise en espace de Tommy Milliot.
Troisième bureau est un collectif artistique pluridisciplinaire composé de comédiens, d’auteurs, de metteurs en scène, de professionnels du livre, d’enseignants et d’universitaires, réunis en comité de lecture. Pour cette 18e édition de Regards croisés qui posera la question de la « diversité culturelle dans les écritures dramatiques », sont invités plus de 20 auteurs et traducteurs.
Les textes MAV à découvrir :
En Russie, un parc d’attraction laissé à l’abandon, après la chute du régime communiste. Désaffecté comme un vestige d’une époque révolue, il est à l’image de la fracture qui se creuse entre et à l’intérieur des personnages oscillant entre la douce nostalgie d’un passé rouillé et le désœuvrement du présent.
Bien que profondément russe, cette pièce, traduite par Hélène Henry-Safier, aborde, avec une douce mélancolie, la fracture entre la capitale et la province, entre les happy few pouvant jouir du progrès de la mondialisation et ceux qui sont restés abandonnés en marge de l’Histoire.
Mis en espace par Cyril Desclés.
Ce festival autour de l'actualité de la traduction théâtrale est organisé par la Maison d'Europe et d'Orient, en partenariat avec le réseau européen Eurodram. Pour donner un aperçu du théâtre contemporain européen en traduction une dizaine de textes sont mis en lectures, suivies de rencontres avec les auteurs et les traducteurs.
Les textes MAV présentés :
Luna-Park Lénine, traduit du russe pas Hélène Henry-Safier, parle du clivage géographique, temporel, culturel, qui, en Russie, s’opère entre la campagne russe et les deux capitales « globalisées ». La pièce est faite d’allées et venues rêveuses d’un monde à l’autre, entre les restaurants moscovites chics où l’on programme ses vacances à Haïti et la petite ville où l’on « peut picoler à mort », où l’on compte pour vivre sur la pension d’invalidité d’un débile local, où des jours durant on visse des bocaux de conserves…
Par les élèves d’Hypokhâgne du lycée Thiers.