À propos de Ferdinand Bruckner
Dès la fin de la République de Weimar, Ferdinand Bruckner est l’un des auteurs de théâtre les plus représentés et les plus contestés. Né sous le nom de Theodor Tagger en 1891 à Sofia, fils d’un homme d’affaires juif viennois et d’une traductrice française, il passe son adolescence, après la séparation de ses parents, à Vienne, Graz, Paris et Berlin. Il commence des études de musique à Paris, Vienne et Berlin où il est tellement impressionné par le mouvement littéraire expressionniste qu’il décide d’abandonner la musique pour l’écriture. Il publie plusieurs nouvelles, fonde le magazine Marsyas et, en 1922, le Théâtre de la Renaissance à Berlin avec sa femme. D’abord couronné de succès, ce théâtre connaît bientôt des échecs ainsi que des problèmes financiers. Son fondateur quitte son poste d’intendant et continue sa carrière comme dramaturge sous le pseudonyme de Ferdinand Bruckner en hommage à l’auteur de pièces populaires autrichiennes Ferdinand Raimund et du compositeur Anton Bruckner. Entre 1926 et 1930, Bruckner écrit, entre autres, sa célèbre pièce Maladie de la jeunesse ainsi que Les Criminels, La Créature et Élisabeth d’Angleterre.
Dès l’époque de la République de Weimar, ses œuvres sont menacées par la censure. En 1933, elles sont interdites et leur auteur se voit contraint d’émigrer. A Paris, il écrit sa première pièce antifasciste, Les Races, qui est créée avec grand succès au Schauspielhaus de Zurich. En 1936 Bruckner quitte Paris pour les États-Unis où il s’engage pour la culture européenne des exilés, mais il n’arrive jamais à s’imposer auprès du public américain.
Après la fin de la guerre, Bruckner retourne en Europe où ses drames Les Libérés et Car son temps est court sont créés en septembre 1945 à Zurich et Berne. En 1953, Bruckner s’installe à Berlin. Il travaille comme conseiller littéraire au Schillertheater et continue d’écrire. Cependant, il n’obtient plus que des succès d’estime. Il meurt le 5 décembre 1958 à Berlin.