Traduire un texte c’est d’abord le rechercher à travers les réalisations et les publications, et parfois c’est aller le chercher à la source, c’est-à-dire chez l’auteur. C’est ce que nous faisons.
Il y a trois types de théâtre en Pologne : le théâtre de répertoire, le théâtre privé et les scènes alternatives. Ce sont les deux premiers qui nous intéressent, car ils produisent des textes. Leurs auteurs explorent des sujets brûlants et éclectiques : l’impact de la chute du communisme sur la société polonaise, les ravages causés par le capitalisme sauvage, les changements générationnels opérés dans les familles, la recherche d’identité. Ces dernières années, une nouvelle dimension politique est apparue dans la dramaturgie contemporaine en Pologne. Elle permet de dresser le bilan décomplexé et critique du passé pour répondre à des questions du présent. Les auteurs mettent à jour les relations complexes qu’ont entretenues les Polonais avec leurs voisins ukrainiens ou leurs concitoyens juifs, on parle du syndrome des survivants de la Shoah qui touche aussi leurs descendants.
Et puis, un troisième
courant emprunte des thèmes plus intimistes, comme l’incompréhension dans le
couple, la sexualité, l’adolescence, la vieillesse ou la solitude des habitants
des grandes villes. Parmi les auteurs que nous traduisons : Michał
Walczak (né en 1979), Krzysztof Bizio (né en 1970), Artur Pałyga
(né en 1971), Marek Koterski (né en 1942), Tadeusz Słobodzianek
(né en 1955), Bożena Keff (née en 1948), Maciej Wojtyszko (1946),
Krystian Lupa (1943). En marge de ce théâtre à dimension politique et
sociétale, le nouveau théâtre pour enfants a trouvé son public. Drôle,
intelligent, parfois cruel, il est représenté, entre autres par Malina
Prześluga (née en 1983) et Robert Jarosz (né en 1982). Ce théâtre
confronte le monde des adultes avec celui des enfants en revisitant des mythes
créateurs ou en détournant des objets du quotidien. Notre objectif est de faire
introduire tous ces auteurs sur des scènes de langue française.